STORM ​# Pièce pour 14 danseurs

Le mythe du déluge est présent dans de nombreux récits religieux et mythologiques. Certains affirment même que les similarités entre les récits sumériens, islamiques, hébraïques ou encore hindous pourraient s’expliquer par un cataclysme majeur ayant marqué l’humanité dans son ensemble. Si le déluge est généralement associé à l’idée de l’eau, la tempête joue toujours un rôle important dans le processus de purification déclenché par les divinités contre l’humanité.
Pour ma première création avec les danseurs du Ballet de l’Opéra Grand Avignon, j’ai imaginé une écriture chorégraphique que je qualifie de perturbatrice. Seul partenaire sur scène, le vent. A l’aide de ventilateurs industriels, le vent pourra souffler jusqu’à 90 km/h. De forte puissance, mais modulable, les ventilateurs vont jouer un rôle de perturbateur du mouvement. Repoussés et contraints, les corps des danseurs formeront un groupement de particules en proie à la tempête, qui les balaiera et tentera de les effacer de la surface de la scène.
Comment le corps réagit-il face à cela ? Comment résister face à ce phénomène naturel ?
Pour cette création, j’ai souhaité perturber l’équilibre et le confort du corps du danseur. En solo, en quatuor et en ensemble, la danse s’exprime sous forme de tableaux en créant sur scène, par moment, une sorte de magma chorégraphique de corps tentant de résister à la force du vent.
J’ai emmené les danseurs dans un travail physique, dans des situations où le corps n’a pas connu de relâche… toujours sous tension ou presque…
Il y a sûrement dans STORM une forme d’urgence à créer. Poser les choses pour aller à l’essentiel.

Emilio Calcagno